Comment j'ai sauvé Loki - Part 1

Loki, mustang de sauvetage
Loki, mustang de sauvetage

Début Août, je suis tombée sur une annonce via les réseaux sociaux qui m’a brisé le cœur. 

Un très jeune mustang en partance pour l’abattoir à qui il restait seulement 5 jours à vivre. 

Comme beaucoup d’entre vous le savent, les mustangs sont ma plus grande passion, cet appel au fond de moi qui fait vibrer mon âme au plus profond. 

 

Le sentiment d’impuissance que j’ai ressenti en regardant cette annonce a créé un énorme vide en moi. Que faire ? Fermer les yeux et oublier d’avoir vu cette annonce ? Me blinder et me dire que de toute manière la vie est injuste ? 

 

J’y ai honnêtement pensé. Ce cheval est sur un autre continent, cela s’avère une opération de sauvetage compliquée depuis mon chez moi. J’ai envie de le sauver, mais concrètement ça me parait irréalisable et irresponsable. Je suis encore physiquement diminuée et limitée par mon accident et cela va coûter une grosse somme d’argent. J’ai donc fermé mon Facebook, et je suis passée à autre chose. 

 

Je continue donc le reste de ma journée. Je vais voir mes mustangs et pendant que je m’en occupe, un commentaire ressurgit dans ma tête et je me surprends à leur dire tout haut « Pas tout le monde a la chance de vivre comme vous ».

Et là, ça me reprend. Je réouvre mon application Facebook, je recherche l’annonce de ce jeune mustang, que je n’avais pas volontairement sauvegardé sur mon compte. Je me rappelle son nom : « Lockett ». Bizarrement, je trouve que ça ne lui colle pas à la peau et le nom Loki me vient directement en tête. 

 

Je regarde à nouveau sa vidéo. Je ne veux pas l’admettre, mais il y a quelque chose en lui qui me touche. Bien sûr, je regarde les autres annonces de l’abattoir et je suis atterrée. Je me dis qu’ils ont tous besoin d’être sauvés. Je ressens beaucoup d’injustice pour tous ces chevaux.

Mais le petit Loki m’interpelle. Je regarde plusieurs fois en boucle sa vidéo, sa description, je l’analyse, je l’observe longuement. Je n’ai vraiment pas envie qu’il meurt dans quelques jours. 

 

Photos de Loki dans les enclos de l'abattoir
Photos de Loki dans les enclos de l'abattoir

Le restant de la journée, ce cheval reste dans ma tête. Que faire, vraiment que faire ? 

Alors je commence à rêver, à extrapoler des idées qui me paraissent folles. 

« Et si je le sauvais ? » 

« A quoi cela ressemblerait ? »

Et je commence à bâtir un plan dans ma tête. Pour avoir une idée de la faisabilité de ce plan de sauvetage, il me faut une estimation financière du sauvetage et une organisation logistique. 

 

Je décide alors de contacter l’abattoir pour en savoir plus. A partir de ce moment là, dans ma tête, je sais que j’ouvre une porte, que je risque de ne pas pouvoir refermer. J’en prends conscience et je me dis « Go, on verra bien ». 

 

Je me renseigne sur son prix, puis je contacte une compagnie aérienne pour connaitre les prix de la quarantaine, billet avion, frais vétérinaires, taxes… J’ai maintenant une idée globale du coût du sauvetage de Loki et il est conséquent : environ 10000€. 

C’est un prix assez exorbitant qui s’abat sur moi et ça ne me paraît pas du tout raisonnable de continuer. Mais quand la passion vous tient aux tripes, le cerveau entre dans un autre genre de dimension parallèle. Beaucoup de choses deviennent possible. Ou du moins c’est impossible de ne pas tenter. 

 

Et puis moralement, ça ne me parait plus possible de faire machine arrière. Je m’attache considérablement à ce cheval et lorsque je visionne dans ma tête le fait qu’il va mourir d’ici 5 jours, c’est tout simplement impossible. 

 

Donc c’est parti, je saute à pied joint dans cette aventure mais je fais une promesse à Loki et moi-même : je ne le laisserai pas mourir. 

 

Je me lance donc dans l’aventure pour Loki… je vais tout faire en mon pouvoir pour le sauver.

La suite de l'histoire du sauvetage dans une partie 2 !

 

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